Jean Meissa DIOP, journaliste jusqu’au bout

C’est en parcourant whatsapp et les différents groupes où il ne postera plus, ces groupes où il n’a pas posté depuis plusieurs jours, c’est en entendant l’écho de sa mort que sa grandeur est devenue plus évidente encore. 

C’est aussi à l’écoute d’un téléphone devenu fou de sonner qu’on s’est pénétré de son inestimable personnalité. Jean Meissa Diop, on l’a connu modeste, humble, effacé. Mais il était d’une fécondité insondable dans les moments d’échanges. On l’a surtout connu journaliste. Profession pour laquelle il fut d’une entièreté inimaginable. Vivant ce métier comme un sacerdoce. A cheval sur ses principes, intransigeant sur ses responsabilités.

Jean est arrivé à Walf en 1987. Il venait d’Afrique nouvelle (AN). A la rédaction, il était juste de passage pour  rencontrer d’anciens camarades Cestiens comme lui. Mais on savait qu’AN vivait ses dernières heures face aux difficultés et l’idée de l’amener à rejoindre Walf avait émergé devant sa familiarité avec ses anciens condisciples. Elle l’enchantait. On l’avait alors recruté sans en avoir référé à Sidy Lamine. Il lui restait juste à formaliser le recrutement et ce dernier et il s’y était prêté avec bonheur. Jean fut la septième recrue de la rédaction et se posa au desk Culture, faisant de cet espace son champ de bonheur.

Les pages culturelles étaient un espace d’échanges et de convergences de toutes les écoles qui s’étaient écloses dans le Dakar incandescent des années 1980-90. Des espaces fertiles où il naviguait avec feu Maxime Dessoh, un journaliste béninois, ancien du Cesti lui aussi. Feu Joe Ouakam y avait pris place pour une chronique. Les Kan Si, Mbaye Diop, Vivé Diba, etc., étaient de ses amis. Du culturel, Jean naviguait allègrement vers le desk Société. Avec des dossiers pertinents dont l’un se demandait «Que sont devenus les fils de rois». Jean s’interrogeait sur l’existence des descendants de Lat Dior, Alboury Ndiaye, etc., dans une société où les rois ne paradent plus, où les fastes royaux ne sont que des survivances fanées.

Mais Jean, ce fut aussi Grand Place quand il a été question (avec Walf Sports) de décongestionner Wal fadjri et d’aller vers des produits plus spécialisés. Ce furent aussi ses ambassades auprès du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) dont il fut membre sous la direction de Babacar Touré. En plus de ses interventions dans les écoles de formation de journalistes comme le Cesti et Ejicom. Partout son engagement fut sans faille. Jusqu’à ses dernières forces.

Journaliste jusqu’au dernier appel,  l’appel du bon Dieu.

Adieu Jean.

Tidiane Kassé

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