Les forces armées nigérianes sont toujours à la recherche des 25 lycéennes récemment kidnappées dans le nord-ouest du pays. À Washington, les milieux conservateurs s’en sont ému, pensant qu’il s’agissait de chrétiennes, alors que les otages sont toutes musulmanes.
Des hommes armés ont attaqué dans la nuit du 16 au 17 novembre l’école pour filles de Maga, dans l’État de Kebbi, situé dans le nord-ouest du Nigeria. Le directeur adjoint de l’établissement, Hassan Makuku, a été tué et 25 lycéennes ont été enlevées.
Ce rapt a provoqué un retentissement particulier aux États-Unis, où un membre de la chambre des représentants, Riley Moore, a appelé à « prier » pour les lycéennes enlevées. « Bien que nous ne disposions pas de tous les détails concernant cette horrible attaque, nous savons qu’elle s’est produite dans une enclave chrétienne du nord du Nigeria », a déclaré l’élu républicain sur X.
Des élus conservateurs ainsi que des associations de défense des chrétiens poussent cette rhétorique, et cela, alors même que, dans le cas présent, les lycéennes enlevées en début de semaine « sont toutes musulmanes », selon la police de l’État de Kebbi.
Cet enlèvement survient dans un contexte de tensions entre les États-Unis et le Nigeria. Au nom de « meurtres de chrétiens » perpétrés par des « terroristes islamistes », Donald Trump a récemment évoqué la possibilité d’une intervention militaire américaine sur la zone. Les autorités nigérianes ont toujours réfuté ces allégations, affirmant que l’insécurité qui mine le pays tue plus de musulmans que de chrétiens.
Les parlementaires américains doivent décider le 20 novembre si le Nigeria doit intégrer la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse, comme demandé par Donald Trump. Des sanctions pourraient alors viser des responsables nigérians.
Le 17 novembre, le chef de l’état-major de l’armée nigériane a ordonné à ses troupes de mener des recherches « jour et nuit » pour retrouver les 25 lycéennes kidnappées. « Nous devons retrouver ces enfants […] le succès n’est pas optionnel », a lancé lundi le général Waidi Shaibu devant ses troupes déployées partout dans l’état où est survenu le drame. L’épouse du directeur adjoint de l’établissement scolaire, tué lors de l’attaque, a raconté avoir été réveillée en pleine nuit par des bruits provenant de l’extérieur de sa maison. Après quelques instants, des hommes armés ont fait irruption dans leur domicile à Maga.
Des otages mariées de force
« Nous avons commencé à nous battre avec eux et l’un d’eux a sorti son arme et a tiré sur mon mari, puis il m’a traînée par la main hors de la maison », a-t-elle raconté à la chaîne de télévision nigériane Channels. « J’étais encore en train de crier quand ma fille est arrivée, ils m’ont laissée et l’ont prise », a-t-elle raconté, ajoutant que sa fille avait finalement pu s’échapper car les assaillants avaient été distraits par les lycéennes qu’ils ont kidnappées.
Il s’agit du deuxième enlèvement massif d’élèves dans la région en quatre ans. En 2021, des « bandits » ont enlevé plus de 100 élèves et certains membres du personnel du Federal Government College de Yauri. Les élèves ont été libérés petit à petit au cours des deux dernières années. Certaines élèves ont été mariées de force et sont revenues avec des bébés.
De la menace jihadiste à celle des gangs
L’État de Kebbi est pris en étau entre la menace jihadiste provenant du Niger frontalier et celle des gangs criminels qui pillent les villages, rançonnent, enlèvent et tuent les habitants dans toute la partie nord du pays. Beaucoup d’entre eux opèrent depuis des campements installés dans la forêt de Zamfara, située non loin de Maga, à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna, Sokoto, Kebbi et Niger, d’où ils lancent des attaques contre les villages. Au Nigeria, les enlèvements de masse sont courants, surtout depuis le kidnapping par les jihadistes de Boko Haram de près de 300 écolières à Chibok, dans le nord-est, en 2014.
« Nous donnons notre parole que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces enfants soient sauvés », a déclaré le gouverneur de Kebbi, Nasir Idris, à la presse nigériane à Maga. « Le gouvernement a ordonné aux forces de sécurité d’intervenir immédiatement pour garantir la libération des étudiantes enlevées », a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Bello Matawalle, appelant les habitants à « rester calmes ».
(Avec AFP)
Des hommes armés ont attaqué dans la nuit du 16 au 17 novembre l’école pour filles de Maga, dans l’État de Kebbi, situé dans le nord-ouest du Nigeria. Le directeur adjoint de l’établissement, Hassan Makuku, a été tué et 25 lycéennes ont été enlevées.
Ce rapt a provoqué un retentissement particulier aux États-Unis, où un membre de la chambre des représentants, Riley Moore, a appelé à « prier » pour les lycéennes enlevées. « Bien que nous ne disposions pas de tous les détails concernant cette horrible attaque, nous savons qu’elle s’est produite dans une enclave chrétienne du nord du Nigeria », a déclaré l’élu républicain sur X.
Des élus conservateurs ainsi que des associations de défense des chrétiens poussent cette rhétorique, et cela, alors même que, dans le cas présent, les lycéennes enlevées en début de semaine « sont toutes musulmanes », selon la police de l’État de Kebbi.
Cet enlèvement survient dans un contexte de tensions entre les États-Unis et le Nigeria. Au nom de « meurtres de chrétiens » perpétrés par des « terroristes islamistes », Donald Trump a récemment évoqué la possibilité d’une intervention militaire américaine sur la zone. Les autorités nigérianes ont toujours réfuté ces allégations, affirmant que l’insécurité qui mine le pays tue plus de musulmans que de chrétiens.
Les parlementaires américains doivent décider le 20 novembre si le Nigeria doit intégrer la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse, comme demandé par Donald Trump. Des sanctions pourraient alors viser des responsables nigérians.
Le 17 novembre, le chef de l’état-major de l’armée nigériane a ordonné à ses troupes de mener des recherches « jour et nuit » pour retrouver les 25 lycéennes kidnappées. « Nous devons retrouver ces enfants […] le succès n’est pas optionnel », a lancé lundi le général Waidi Shaibu devant ses troupes déployées partout dans l’état où est survenu le drame. L’épouse du directeur adjoint de l’établissement scolaire, tué lors de l’attaque, a raconté avoir été réveillée en pleine nuit par des bruits provenant de l’extérieur de sa maison. Après quelques instants, des hommes armés ont fait irruption dans leur domicile à Maga.
Des otages mariées de force
« Nous avons commencé à nous battre avec eux et l’un d’eux a sorti son arme et a tiré sur mon mari, puis il m’a traînée par la main hors de la maison », a-t-elle raconté à la chaîne de télévision nigériane Channels. « J’étais encore en train de crier quand ma fille est arrivée, ils m’ont laissée et l’ont prise », a-t-elle raconté, ajoutant que sa fille avait finalement pu s’échapper car les assaillants avaient été distraits par les lycéennes qu’ils ont kidnappées.
Il s’agit du deuxième enlèvement massif d’élèves dans la région en quatre ans. En 2021, des « bandits » ont enlevé plus de 100 élèves et certains membres du personnel du Federal Government College de Yauri. Les élèves ont été libérés petit à petit au cours des deux dernières années. Certaines élèves ont été mariées de force et sont revenues avec des bébés.
De la menace jihadiste à celle des gangs
L’État de Kebbi est pris en étau entre la menace jihadiste provenant du Niger frontalier et celle des gangs criminels qui pillent les villages, rançonnent, enlèvent et tuent les habitants dans toute la partie nord du pays. Beaucoup d’entre eux opèrent depuis des campements installés dans la forêt de Zamfara, située non loin de Maga, à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna, Sokoto, Kebbi et Niger, d’où ils lancent des attaques contre les villages. Au Nigeria, les enlèvements de masse sont courants, surtout depuis le kidnapping par les jihadistes de Boko Haram de près de 300 écolières à Chibok, dans le nord-est, en 2014.
« Nous donnons notre parole que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ces enfants soient sauvés », a déclaré le gouverneur de Kebbi, Nasir Idris, à la presse nigériane à Maga. « Le gouvernement a ordonné aux forces de sécurité d’intervenir immédiatement pour garantir la libération des étudiantes enlevées », a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Bello Matawalle, appelant les habitants à « rester calmes ».
(Avec AFP)